L’épisode le plus critique de l’épidémie de Covid-19 passé, les entreprises ont repris progressivement leurs activités à la sortie du printemps. DSIH a donné la parole à Frédéric Serein, Directeur Général de NEHS DIGITAL, pour savoir comment l’éditeur de solutions numériques de santé avait géré le début de la crise et comment il se projetait pour accompagner les professionnels dans une situation sanitaire toujours préoccupante.
Un précurseur de la télémédecine conforté par la crise
DSIH : Quels enseignements tirez vous de votre gestion de la crise du Sars-Cov-2 ?
Frédéric Serein : La crise était imprévisible et a rapidement pris de l’ampleur. Face à cette célérité, nous nous sommes adaptés pour continuer à offrir nos services et nos outils aux professionnels de santé. L’avantage des éditeurs dans le monde de la santé reste l’agilité : nous savons travailler à distance, en équipe, sous tension, pour assurer la réussite des projets. De la télémédecine à l’interopérabilité en passant par la téléradiologie, NEHS DIGITAL a également la particularité de disposer de solutions qui permettaient de répondre à l’urgence.
L’engagement de nos équipes a été formidable dans le monde de la télémédecine notamment: tous les collaborateurs étaient véritablement investis et restaient connectés pour garantir le service à chaque médecin.
Autre enseignement : l’adaptabilité en un temps record. Nos solutions sont robustes. Avant la crise, elles étaient utilisées par plus de 500 structures de santé. Il a fallu doubler rapidement l’ensemble de nos infrastructures et de nos équipes pour assurer les demandes urgentes qui venaient de toute la France : intégrer des outils de partage d’expertise pour aider les professionnels de santé à bien définir ce qu’était cette maladie à Covid-19, dont nous ne savions pas grand-chose à l’époque ; mettre à disposition des solutions de suivi à distance des patients ; co-construire la téléconsultation avec les spécialistes de nos hôpitaux en France pour garantir son usage au quotidien, etc. En moins de deux mois, nous avons déployé nos outils de téléconsultation dans près de 1 000 structures de santé, en Île-de-France et en Occitanie.
Parallèlement, nous nous sommes attachés à construire le projet Fidac (French Imaging Database Against Coronavirus) de création d’une base de données radiologiques, en partenariat avec la Société Française de Radiologie. Les scanners ont en effet très vite montré leur intérêt dans la détection des cas de Covid-19. Un précurseur de la télémédecine conforté par la crise.
DSIH : Dans cette période qui demeure incertaine, comment NEHS DIGITAL se projette-t-elle ? De quelle manière entendez-vous accompagner les professionnels de la santé ?
F. S. : La crise a obligé les offreurs de soins à prendre en compte la numérisation de la relation avec les patients. Le digital devient un support technique et fonctionnel utilisé et utilisable pour répondre aux besoins des territoires désertés par des spécialistes, voire par les généralistes. On ne reviendra pas en arrière. Nous avons assisté à une lame de fond consacrant la télémédecine comme une modalité à part entière d’exercice de la médecine. Nous n’allons pas assister à un remplacement des pratiques, mais à leur évolution. La télémédecine devient un outil ou une possibilité supplémentaire dans la prise en charge.
Nous essayons d’apporter aux professionnels de santé la capacité de suivi et/ou d’orientation de leur patientèle à distance sur une quarantaine de spécialités, allant de l’imagerie à la prise en charge de pathologies et de filières, sans devoir passer par une consultation présentielle.
Cette crise nous a confortés dans notre stratégie. Nous étions parmi les précurseurs en télémédecine, avec un succès d’estime porté par des régions. Mais il manquait une reconnaissance généralisée de l’intérêt de la télémédecine. Celui-ci n’est désormais plus discutable.
Nous souhaitons participer à la généralisation de cette pratique tout en valorisant les expertises médicales des professionnels de santé. La télémédecine, oui, mais en tant que complément maîtrisé de l’offre médicale proposée par les établissements de santé aujourd’hui.
Concernant le projet Fidac et le volet radiologie, nous allons conforter le besoin de partage d’images pour développer des plateaux d’imagerie médicale mutualisés (PIMM) et permettre aux radiologues d’améliorer à la fois leur capacité d’interprétation et leur diagnostic, tout en optimisant leur confort d’exercice et leur productivité.
La crise du coronavirus aura finalement contribué à renforcer la pertinence du rapprochement des expertises connues telles que celles d’Acetiam, NGI, KelDoc, Medibase et Xperis sous un seul étendard : NEHS DIGITAL.